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Roulez à l'extraordinaire!. |
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Roulez à l'extraordinaire! Enfin...
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Né sous le concept "Roulez à l'extraordinaire", le film pour les Renault 9 et 11 n'échappe pas à son destin. Le scénario était extraordinaire, le tournage du film ne le sera pas moins. Trois camionneurs sur une route montagneuse transportent des voitures. Au moment de doubler un autre poids lourd, leurs freins lâchent. Dans l'affolement, le dépassement s'effectue de justesse mais la route en cet endroit amorce une descente vertigineuse. Par chance, les voitures transportées sont des Renault 9 et 11. Tandis que le chauffeur lutte avec son volant, ses deux acolytes sortent du camion en marche et sautent de la plate-forme chacun au volant d'une voiture. ils doublent le camion, se placent devant lui et entreprennent de le freiner. Juste avant que la descente ne débouche sur un précipice.
Le premier objectif était de trouver un décor grandiose dans une lumière exceptionnelle. La route du film existait : près de la petite ville de Blanding aux Etats-Unis dans l'Utah, elle traverse un canyon gigantesque qui amorce une folle descente. A cet endroit du désert, la lumière est particulièrement belle. Le ciel y est d'une pureté et d'une brillance comme nulle par ailleurs. Mais cette limpidité est difficile à maîtriser ; elle exige un "shooting" délicat au moment du zénith. jusqu'au dernier moment, le ciel restera d'un bleu exemplaire comme l'exigeait la création, mais le dernier jour, un petit nuage blanc viendra se placer au dessus des voitures et n'en bougera pas pendant tout le shooting.
L'équipe de tournage arrive avec Yves Lucas à Blanding, en pays mormon. Pendant une semaine, la petite ville américaine vivra à l'heure des cinéastes français. Comme l'endroit est très touristique, on fait appel au shérif du comté et à ses hommes pour bloquer la circulation.
Le travail des cameramen se révèle périlleux car les caméras sont placées à des endroits inhabituels : sous les roues du trailer, sur le toit de la cabine ou tout simplement dans les voitures des cascadeurs. Les plans d'hélicoptère ne seront pas sans risques non plus : pour filmer l'action en survol serré dans la passe, l'hélicoptère doit, en effet, voler "en crabe" à cause de l'emplacement de la caméra, ce qui laisse à peine quelques mètres de chaque côté du canyon.
Les trois cascadeurs qui tiennent le rôle des camionneurs sont américains. L'un d'eux est champion de rodéo, un autre a participé a plusieurs James Bond. Chaque jour de tournage, ils effectuent de véritables prouesses : la cascade qui consiste à s'éjecter au volant d'une voiture depuis une remorque tractée en pleine descente et dans un virage.
Si les voitures ont quelque peu souffert de cette mise à l'épreuve, le camion, lui, n'a pas cessé de monter, déraper, freiner et chauffer, sous l'œil horrifié de son propriétaire habitué à bichonner les chromes. Il faudra toute la diplomatie de l'équipe française pour qu'il n'arrête pas le tournage pour reprendre son camion.
Mais le plan le plus périlleux fut sans doute celui où les deux voitures arrêtent le camion au bord du précipice. pour réussir cette cascade, le camion devait réellement emmener les voitures en les poussant. Au fil des prises de vue, la manœuvre devenait de plus en plus délicate, et chacun frémissait à l'idée de voir les voitures plonger à la moindre erreur. Mais à la dernière minute, le cortège s'immobilisa à quelques centimètres de la caméra, parfois avec une roue dans le vide.
Ce voyage dans l'extraordinaire se terminait en beauté tant pour l'équipe de tournage que pour les Renault 9 et 11.
De retour à Paris, Yves Lucas présente le film à Maurice Lévy. Celui-ci, sitôt la projection terminée, sort à toute allure du bureau. Lucas pâlit. Deux minutes plus tard, Maurice Lévy revient accompagné de Marcel Bleustein-Blanchet : "Vous allez voir, lui dit-il, ce qu'un film publicitaire doit être aujourd'hui". Bleustein-Blanchet regarde le film qui lui arrache ce seul commentaire : "ça c'est culotté !".
Fait pour relancer des voitures en fin de carrière, ce film fut l'un des temps forts de la publicité Renault. Le film ne fut même pas testé. Quand l'idée est bonne, on le voit. Elle est là, elle s'impose.
Ce fut le cas pour le film de Jean Becker. |
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Affiches dérivées
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